Vous cherchez à savoir combien de panneaux photovoltaïques installer pour couvrir vos besoins énergétiques ? La plupart des recherches confondent kW (puissance) et kWh (production). Si vous visez une production de 5000 kWh par an, vous aurez besoin de 11 à 14 panneaux selon votre région. Si vous envisagez une installation professionnelle de 5000 kW de puissance (5 MW), comptez environ 10 000 panneaux. Voyons précisément comment dimensionner votre projet.
kW ou kWh : comprendre la différence pour bien dimensionner
Cette confusion coûte cher en mauvais calculs. Pourtant, la distinction est simple une fois expliquée clairement.
kWh : l’énergie produite sur un an
Le kilowattheure (kWh) mesure la quantité d’électricité produite ou consommée sur une période donnée. C’est l’unité qui apparaît sur votre facture d’électricité. Quand vous produisez 5000 kWh par an, cela représente la totalité de l’énergie générée par vos panneaux sur 12 mois. En France, un foyer moyen consomme entre 4000 et 6000 kWh annuels selon sa taille et ses équipements.
kW (ou kWc) : la puissance installée
Le kilowatt (kW) ou kilowatt-crête (kWc) indique la puissance maximale que votre installation peut délivrer dans des conditions optimales (1000 W/m² d’ensoleillement, 25°C, orientation plein sud). Une installation de 5 kWc peut produire entre 4500 et 6500 kWh par an selon votre localisation. La puissance installée ne correspond donc jamais directement à la production annuelle.
Pourquoi cette confusion est courante
Les deux unités se ressemblent phonétiquement et sont utilisées dans le même contexte. De plus, les installateurs parlent souvent de « puissance » sans préciser s’il s’agit de kWc installés ou de kWh produits. Retenez simplement : kWc = capacité de vos panneaux, kWh = électricité réellement produite. Un ratio simple : en France, 1 kWc génère en moyenne 1000 à 1300 kWh par an.
Combien de panneaux pour produire 5000 kWh par an (particuliers)
C’est la question que se posent la majorité des propriétaires qui envisagent l’autoconsommation. La réponse varie significativement selon trois paramètres essentiels.
La réponse rapide : entre 11 et 14 panneaux selon votre région
Pour produire 5000 kWh annuels, il faut installer entre 11 et 14 panneaux photovoltaïques de 425 à 500 Wc chacun. Cette fourchette s’explique par les différences d’ensoleillement entre les régions françaises. Un habitant de Lille aura besoin de plus de panneaux qu’un Marseillais pour atteindre le même objectif de production.
En termes de puissance crête, cela correspond à une installation de 4,7 à 6 kWc environ. La surface de toiture nécessaire oscille entre 20 et 25 m², en tenant compte des espacements obligatoires entre modules et des éléments de toiture (cheminées, fenêtres de toit).
Les 3 paramètres qui déterminent le nombre de panneaux
L’ensoleillement régional constitue le premier facteur décisif. Dans le nord de la France, 1 kWc installé produit entre 850 et 950 kWh par an. Dans le centre et l’ouest, ce ratio monte à 1000-1100 kWh par kWc. Dans le sud, il atteint 1100 à 1350 kWh par kWc. Cette variation de près de 50% entre Lille et Marseille impacte directement le dimensionnement.
La puissance unitaire des panneaux a considérablement évolué. En 2025, le standard se situe entre 425 et 500 Wc par module. Les fabricants proposent désormais majoritairement des panneaux de 455 à 500 Wc, contre 300 à 375 Wc il y a quelques années. Plus les panneaux sont puissants, moins vous en installez pour atteindre votre objectif. Un panneau de 500 Wc produit environ 550 kWh par an dans le sud, contre 425 kWh dans le nord.
Les conditions d’installation jouent également. Une orientation plein sud avec une inclinaison de 30° maximise la production. Un toit orienté est ou ouest réduit le rendement de 15 à 20%. L’ombrage (arbres, bâtiments voisins, cheminée) peut diminuer la performance de 10 à 30% selon son importance. La température élevée en été réduit aussi légèrement l’efficacité des panneaux.
Calcul détaillé selon votre localisation
À Lille (Nord), avec un ensoleillement de 900 kWh/kWc par an, vous devez installer environ 5,5 kWc pour produire 5000 kWh. Avec des panneaux de 500 Wc, cela représente 11 panneaux. Avec des modules de 425 Wc, il en faudra 13. La production mensuelle variera fortement : très faible en hiver (150 kWh/mois), élevée en été (700 kWh/mois).
À Lyon (Centre-Est), le ratio d’ensoleillement atteint 1050 kWh/kWc. Une installation de 4,8 kWc suffit pour produire 5000 kWh annuels. Cela correspond à 10 panneaux de 500 Wc ou 11 panneaux de 425 Wc. La production est mieux répartie sur l’année, avec des hivers moins pénalisants qu’au nord.
À Marseille (Sud), avec 1250 kWh/kWc, seulement 4 kWc sont nécessaires. Vous installerez 8 panneaux de 500 Wc ou 9 panneaux de 425 Wc pour atteindre 5000 kWh annuels. L’ensoleillement exceptionnel permet d’optimiser la surface utilisée et de réduire l’investissement initial.
Surface de toiture nécessaire
Un panneau photovoltaïque standard mesure environ 1,8 à 2 m² selon sa puissance. Les modules de 500 Wc mesurent généralement 2 m², ceux de 425 Wc environ 1,9 m².
Pour 5000 kWh annuels, prévoyez 20 à 25 m² de surface de toit disponible en tenant compte des contraintes réglementaires. Il faut respecter un espace de sécurité d’au moins 50 cm autour de l’installation (bordures de toit, cheminées, fenêtres). La surface totale occupée dépasse donc légèrement la surface cumulée des panneaux.
Si votre toiture ne dispose pas de cette surface, vous avez deux options : installer moins de panneaux et compléter avec l’électricité du réseau, ou envisager une installation au sol si vous possédez du terrain. Les carports et pergolas solaires constituent aussi des alternatives intéressantes.
Installation de 5000 kW : le dimensionnement pour les professionnels
Passons maintenant au cas industriel, nettement moins fréquent mais tout aussi légitime pour certains projets d’envergure.
5000 kW = 5 MW : une centrale solaire industrielle
Une installation de 5000 kW (soit 5 mégawatts) n’a rien à voir avec un projet résidentiel. Il s’agit d’une centrale solaire de taille industrielle, comparable aux installations qu’on trouve sur les toitures d’entrepôts logistiques, de hangars agricoles ou sur des centrales au sol. Ce type de projet concerne les entreprises, les exploitations agricoles de grande taille ou les développeurs d’énergie renouvelable.
La puissance de 5 MW positionne le projet dans la catégorie des installations soumises à appel d’offres de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) pour bénéficier d’un tarif d’achat garanti. Le processus administratif est complexe et nécessite l’accompagnement de bureaux d’études spécialisés.
Nombre de panneaux : environ 10 000 à 11 000 modules
Avec des panneaux de 450 à 500 Wc (standard pour les grandes installations en 2025), il faut installer entre 10 000 et 11 111 panneaux pour atteindre 5 MW de puissance crête. Le calcul est simple : 5 000 000 Wc divisé par 450 Wc = 11 111 panneaux.
Les installations industrielles privilégient généralement des panneaux de puissance intermédiaire (450 Wc) plutôt que les plus puissants (500 Wc) pour des raisons de coût et de disponibilité. Le gain marginal en puissance ne justifie pas toujours le surcoût à cette échelle.
Les modules sont montés sur des structures métalliques au sol ou sur toiture plate, avec des systèmes de fixation industriels capables de résister aux vents violents et aux charges de neige importantes.
Surface au sol requise : 2 à 2,5 hectares
Une centrale de 5 MW nécessite entre 2 et 2,5 hectares de terrain (20 000 à 25 000 m²). Cette surface inclut les panneaux eux-mêmes, les espacements entre rangées pour éviter l’ombrage mutuel, les voies de circulation pour la maintenance, les locaux techniques (onduleurs, transformateurs) et les zones de sécurité périphériques.
Sur toiture industrielle, la surface doit être légèrement supérieure car les configurations sont rarement optimales. Les toitures plates nécessitent des espacements plus importants entre rangées de panneaux pour compenser l’angle d’inclinaison ajouté par les structures.
Le raccordement au réseau haute tension constitue un poste de coût majeur. Une ligne dédiée est souvent nécessaire, ainsi qu’un poste de transformation pour élever la tension à 20 kV. Les coûts de raccordement peuvent représenter 10 à 15% du budget total.
Production annuelle attendue : 5 à 7 GWh
Une installation de 5 MW produit entre 5 et 7 gigawattheures (GWh) par an, soit 5 000 000 à 7 000 000 kWh. La fourchette dépend principalement de la localisation géographique. Dans le sud de la France, on atteint facilement 1300 à 1400 kWh par kWc, soit près de 7 GWh pour 5 MW. Dans le nord, le ratio de 1000 kWh/kWc génère environ 5 GWh annuels.
Cette production équivaut à la consommation annuelle de 1000 à 1400 foyers français selon leur profil de consommation. Pour une entreprise industrielle, cela peut couvrir partiellement ou totalement les besoins d’un site de production énergivore.
Le chiffre d’affaires annuel généré par la vente d’électricité se situe entre 500 000 et 900 000 euros selon le tarif de rachat obtenu (généralement entre 70 et 120 €/MWh selon les résultats d’appels d’offres). L’investissement initial oscille entre 3 et 4 millions d’euros, soit un retour sur investissement de 6 à 10 ans.
Puissance des panneaux en 2025 : ce qui a changé
L’évolution technologique des cinq dernières années a profondément modifié le dimensionnement des installations photovoltaïques.
En 2020, les panneaux solaires standards affichaient une puissance de 300 à 330 Wc. Les modèles monocristallins haut de gamme atteignaient péniblement 375 Wc. Pour produire 5000 kWh dans le centre de la France, il fallait installer 16 à 18 panneaux, occupant 28 à 32 m² de toiture.
En 2025, le standard s’est déplacé vers 425 à 500 Wc. Les fabricants leaders proposent désormais majoritairement des modules de 455 à 500 Wc, et certains atteignent même 550 Wc pour les technologies les plus avancées. Pour la même production de 5000 kWh, il suffit désormais de 10 à 12 panneaux sur 20 à 24 m².
Cette augmentation de puissance s’explique par plusieurs innovations techniques. L’amélioration du rendement des cellules monocristallines atteint désormais 22 à 23% contre 18 à 20% auparavant. Les cellules PERC (Passivated Emitter Rear Cell) sont devenues le standard, et les technologies bifaciales commencent à se démocratiser. La taille des wafers de silicium a également augmenté, passant de 156 mm à 182 mm voire 210 mm.
Les avantages sont multiples : moins de panneaux signifie moins de points de fixation, moins de câblage, une installation plus rapide et des coûts de main-d’œuvre réduits. La surface occupée diminue, ce qui permet d’équiper des toitures plus petites ou de laisser de l’espace pour de futures extensions. Le nombre d’onduleurs nécessaires peut aussi être optimisé.
Attention toutefois : des panneaux plus puissants sont aussi légèrement plus grands et plus lourds. Vérifiez que votre charpente supporte la charge, généralement comprise entre 15 et 20 kg/m². Les contraintes de vent et de neige doivent aussi être évaluées, surtout en montagne ou en zone exposée.
Les étapes pour dimensionner correctement votre projet
Suivez cette méthodologie simple pour éviter les erreurs de calcul et optimiser votre investissement.
Première étape : calculer sa consommation réelle. Consultez vos factures d’électricité des 12 derniers mois et additionnez les kWh consommés. Si votre facture n’indique qu’une estimation, demandez à votre fournisseur l’historique détaillé. Attention aux consommations saisonnières : un chauffage électrique l’hiver fait exploser la facture de décembre à février. Identifiez si votre consommation est stable ou très variable selon les mois.
Deuxième étape : définir son objectif. Voulez-vous couvrir 100% de vos besoins (autoconsommation totale) ou seulement 50 à 70% (autoconsommation partielle) ? L’autoconsommation totale nécessite un surdimensionnement et souvent des batteries de stockage, ce qui augmente considérablement l’investissement. L’autoconsommation partielle de 60 à 70% est généralement plus rentable et ne nécessite pas de batterie.
Troisième étape : évaluer l’ensoleillement de sa région. Utilisez des outils comme PVGIS (gratuit, développé par l’Union européenne) pour obtenir une estimation précise selon votre localisation exacte. Entrez votre adresse, l’inclinaison et l’orientation de votre toit. L’outil calcule automatiquement la production attendue par kWc installé. Prenez en compte l’ombrage potentiel de votre environnement (arbres, immeubles).
Quatrième étape : choisir la puissance des panneaux. Privilégiez des panneaux de 455 à 500 Wc pour optimiser l’espace disponible. Vérifiez les certifications (IEC 61215, IEC 61730) et la garantie de performance (minimum 25 ans avec 80% de rendement conservé). Comparez les marques reconnues : Dualsun, Systovi, QCells, JA Solar, Longi. Évitez les panneaux premiers prix dont la durabilité n’est pas garantie.
Cinquième étape : vérifier la surface disponible. Mesurez précisément la surface de toiture exploitable en soustrayant les zones d’ombre, les cheminées, les fenêtres de toit et les marges de sécurité obligatoires. Multipliez le nombre de panneaux nécessaires par 2 m² et ajoutez 15% pour les espacements. Si la surface est insuffisante, redimensionnez le projet à la baisse ou explorez d’autres supports (carport, pergola, hangar).
Faites systématiquement appel à un installateur certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour finaliser l’étude technique et garantir votre éligibilité aux aides publiques. Un bureau d’études réalisera une étude de faisabilité incluant l’analyse structurelle de la charpente, le dimensionnement électrique et les démarches administratives.
Budget et rentabilité d’une installation de 5000 kWh
L’investissement financier constitue évidemment un élément décisif dans la décision d’installer des panneaux photovoltaïques.
Pour une installation résidentielle produisant 5000 kWh annuels (environ 5 kWc), comptez entre 10 000 et 15 000 euros TTC tout compris en 2025. Ce prix inclut les panneaux, les onduleurs, la structure de fixation, le câblage, la main-d’œuvre, le raccordement et la mise en service. Les variations de prix s’expliquent par la qualité des équipements, la complexité de la toiture, l’éloignement géographique et la marge de l’installateur.
Les installations dans le nord de la France coûtent légèrement plus cher au kWc car elles nécessitent plus de panneaux pour atteindre la même production. À l’inverse, dans le sud, moins de panneaux suffisent, ce qui réduit les coûts de matériel et de main-d’œuvre.
La prime à l’autoconsommation représente une aide précieuse. Pour une installation de 3 à 6 kWc en 2025, elle s’élève à environ 300 à 380 euros par kWc, versée en une seule fois après un an de fonctionnement. Pour 5 kWc, cela représente entre 1500 et 1900 euros selon les trimestres. Cette prime est réservée aux installations en autoconsommation avec vente du surplus, et nécessite un installateur certifié RGE.
Le tarif de rachat du surplus par EDF OA (Obligation d’Achat) oscille entre 0,13 et 0,15 €/kWh pour les installations inférieures à 9 kWc. Si vous ne consommez que 60% de votre production, les 40% restants sont vendus automatiquement. Sur une production de 5000 kWh, cela représente 2000 kWh vendus annuellement, soit 260 à 300 euros de revenus complémentaires.
La TVA à 10% s’applique pour les installations résidentielles de moins de 3 kWc. Au-delà, le taux normal de 20% est appliqué. Ce point mérite attention : une installation de 2,9 kWc bénéficie de la TVA réduite, mais produira environ 3000 kWh seulement dans le centre de la France.
Le retour sur investissement se calcule simplement. Avec une facture d’électricité moyenne de 0,23 €/kWh en 2025, produire et consommer 3000 kWh annuels (60% d’autoconsommation sur 5000 kWh produits) représente une économie de 690 euros par an. Ajoutez 260 euros de vente du surplus. Soit 950 euros annuels. Avec un investissement net de 12 000 euros (après prime), l’amortissement s’étale sur 12 à 13 ans.
Sachant que les panneaux sont garantis 25 ans et continuent de produire 30 à 35 ans avec un rendement légèrement dégradé, vous bénéficiez de 15 à 20 ans de production quasi gratuite après l’amortissement. Sur la durée de vie totale, l’économie cumulée peut atteindre 20 000 à 25 000 euros. La rentabilité s’améliore encore si les prix de l’électricité continuent d’augmenter, ce qui est la tendance observée depuis 10 ans.
N’oubliez pas que l’autoconsommation photovoltaïque augmente aussi la valeur immobilière de votre bien. Une maison équipée de panneaux solaires se vend généralement 5 à 10% plus cher qu’un bien similaire sans installation.
Produire 5000 kWh avec des panneaux photovoltaïques nécessite entre 11 et 14 modules selon votre région et la puissance choisie. L’essentiel est de bien distinguer kW et kWh, de dimensionner précisément selon votre localisation et d’opter pour des panneaux modernes de 455 à 500 Wc qui optimisent la surface disponible. Pour les projets industriels de 5 MW, comptez environ 10 000 panneaux sur 2 hectares. Dans tous les cas, faites appel à un installateur certifié RGE pour sécuriser votre investissement et maximiser la rentabilité sur 25 ans.

