Faut-il éteindre sa pompe à chaleur l’été ? Notre réponse

Non, dans la grande majorité des cas, vous ne devriez pas éteindre votre pompe à chaleur l’été. Contrairement à une chaudière classique, une PAC laissée en veille protège ses composants essentiels et évite une surconsommation au redémarrage. La nuance se joue selon le type d’installation : réversible, avec eau chaude sanitaire, ou chauffage seul.

Pourquoi il ne faut pas éteindre votre pompe à chaleur l’été

Le compresseur a besoin de tourner

Le compresseur représente le cœur de votre pompe à chaleur. Il fonctionne avec de l’huile qui doit circuler régulièrement pour lubrifier les pièces mécaniques. Un arrêt prolongé de plusieurs mois provoque la stagnation de cette huile et du fluide frigorigène dans le circuit.

Cette immobilité accélère l’usure des composants et augmente le risque de casse au redémarrage. Remplacer un compresseur défaillant coûte entre 1 500 et 3 000 euros selon les modèles. La veille estivale évite ce type de panne coûteuse.

Le fluide frigorigène n’est pas conçu pour stagner non plus. Il doit circuler en continu, même à faible régime, pour préserver l’étanchéité du système et maintenir ses propriétés thermodynamiques.

Le redémarrage coûte plus cher que la veille

Une pompe à chaleur en veille consomme entre 2 et 5 euros d’électricité par mois en été. Cette dépense minime maintient les circuits actifs et les réglages en mémoire.

À l’inverse, le redémarrage complet à l’automne mobilise beaucoup plus d’énergie. Lorsque la température intérieure est descendue en dessous de 15°C, la PAC doit forcer pour réchauffer l’ensemble du logement. Ce pic de consommation peut représenter plusieurs dizaines d’euros sur quelques jours seulement.

Le démarrage à froid sollicite également davantage le système électrique de l’appareil. Vous économisez quelques euros l’été pour en dépenser dix fois plus à l’automne.

Vous conservez vos réglages optimaux

Votre installateur a configuré votre pompe à chaleur selon les spécificités de votre logement : surface, isolation, nombre de radiateurs, courbe de chauffe. Ces paramètres assurent un fonctionnement optimal et des performances énergétiques maximales.

En éteignant complètement la PAC, vous risquez de perdre tout ou partie de ces réglages selon les modèles. Le mode veille préserve cette configuration. Vous n’aurez pas à rappeler un technicien pour recalibrer l’appareil en septembre.

Que faire avec votre PAC pendant l’été : les bonnes pratiques

Si votre PAC assure uniquement le chauffage

Passez votre installation en mode veille ou mode été si cette fonction existe sur votre modèle. Sur le thermostat d’ambiance, réglez la température de consigne à son minimum (généralement autour de 10 à 12°C).

La PAC restera alimentée électriquement mais ne déclenchera aucun cycle de chauffe tant que la température intérieure reste supérieure à ce seuil. En pratique, elle ne fonctionnera que lors de rares matinées fraîches en juin ou septembre.

Certains modèles disposent d’un bouton dédié sur le tableau de commande. Consultez la notice ou interrogez votre chauffagiste pour identifier le bon réglage. N’éteignez jamais l’appareil au niveau du disjoncteur.

Si votre PAC produit l’eau chaude sanitaire

Vous n’avez aucun choix à faire : la pompe à chaleur doit fonctionner toute l’année pour alimenter robinets et douches en eau chaude. Le mode été n’a aucun sens dans cette configuration.

Le ballon thermodynamique intégré ou couplé à la PAC continue de chauffer l’eau sanitaire selon les besoins du foyer. Cette fonction représente d’ailleurs l’essentiel de la consommation estivale de l’appareil.

Vérifiez simplement que le chauffage des pièces est bien désactivé sur le thermostat pour éviter tout fonctionnement inutile.

Si votre PAC est réversible

Les pompes à chaleur réversibles (air/air ou certaines air/eau) fonctionnent dans les deux sens : elles chauffent l’hiver et rafraîchissent l’été. C’est leur principal intérêt.

L’été, la PAC inverse son cycle thermodynamique. Elle capte la chaleur intérieure pour la rejeter dehors, exactement comme une climatisation. Cette fonction procure un confort appréciable lors des périodes de canicule.

Éteindre une PAC réversible en été revient à se priver de climatisation gratuite. Vous seriez alors tenté d’installer un appareil supplémentaire, ce qui doublerait les coûts et la consommation électrique.

Les rares cas où vous pouvez l’éteindre

Départ prolongé en plein été

Si vous partez trois semaines ou plus en juillet-août et que votre PAC ne sert qu’au chauffage, vous pouvez envisager un arrêt complet. Coupez l’alimentation électrique au niveau du tableau après avoir purgé les circuits selon les recommandations du fabricant.

Au retour, rallumez l’appareil au moins 48 heures avant de relancer le chauffage. Ce délai permet à l’huile du compresseur de remonter en température et de circuler correctement. Redémarrez progressivement en fixant d’abord une température de consigne basse.

Cette manipulation reste contraignante et présente des risques. La veille reste l’option la plus sûre, même pendant vos absences.

Maison secondaire inoccupée

Dans une résidence secondaire fermée de juin à septembre, l’arrêt total se justifie davantage. Aucun besoin de chauffage ni d’eau chaude pendant plusieurs mois.

Avant de partir, assurez-vous que le circuit est vidangé si nécessaire pour éviter tout risque de gel tardif ou précoce. Notez la configuration actuelle des réglages pour pouvoir la restaurer facilement.

À la réouverture, sollicitez idéalement un professionnel pour le redémarrage. Il vérifiera l’état du compresseur, contrôlera la pression du fluide frigorigène et s’assurera que tout fonctionne correctement avant la saison froide.

Combien consomme une PAC en veille l’été ?

Une pompe à chaleur en mode veille pendant quatre mois d’été consomme entre 8 et 20 euros d’électricité au total. Cette dépense couvre le maintien des circuits, l’alimentation du tableau de commande et quelques cycles de fonctionnement courts lors des matinées fraîches.

Pour mettre ces chiffres en perspective, le remplacement d’un compresseur endommagé par un arrêt prolongé coûte entre 1 500 et 3 000 euros selon la puissance et le modèle. Une intervention de dépannage en urgence en octobre facturée entre 150 et 300 euros.

L’entretien obligatoire tous les deux ans représente environ 150 à 200 euros. Profitez justement de l’été pour programmer cette maintenance. Le technicien vérifiera l’état général de l’installation, nettoiera les filtres et détectera les anomalies éventuelles avant l’hiver.

La consommation en veille représente donc un investissement dérisoire face aux économies réalisées en hiver et aux risques évités. Une PAC bien entretenue et jamais éteinte dure facilement 15 à 20 ans.

L’été reste le moment idéal pour vérifier votre installation sans précipitation. Vous avez le temps de corriger les petits dysfonctionnements avant les premiers froids. Cette vigilance vous garantit un confort optimal dès septembre et des factures maîtrisées tout au long de l’année.

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koessler.buisness@gmail.com
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