Faut il éteindre sa pompe à chaleur l’hiver ?

Non, il ne faut jamais éteindre votre pompe à chaleur en hiver. Contrairement aux systèmes de chauffage traditionnels, une PAC consomme bien plus au redémarrage qu’en fonctionnement continu et risque d’endommager ses composants essentiels lors d’un arrêt prolongé. L’hiver est justement la période où elle doit rester active, même en cas d’absence.

Pourquoi éteindre sa pompe à chaleur l’hiver est une mauvaise idée

Une surconsommation garantie au redémarrage

Éteindre votre PAC pour économiser produit exactement l’effet inverse. Lorsque vous la rallumez après plusieurs heures ou jours d’arrêt, elle doit repartir de zéro pour rétablir la température souhaitée dans votre logement. Ce redémarrage à froid sollicite massivement le compresseur qui fonctionne à plein régime, parfois pendant plusieurs jours consécutifs selon l’ampleur de la baisse de température.

La consommation électrique explose pendant cette phase de relance. Une PAC qui redémarre peut consommer deux à trois fois plus d’énergie qu’une installation maintenue en veille. En mode veille, votre équipement maintient simplement la température sans effort et ne consomme qu’une fraction de sa puissance nominale.

Les pompes à chaleur modernes intègrent une technologie Inverter qui module automatiquement leur fonctionnement. Elles alternent naturellement entre des cycles de fonctionnement et de veille selon les besoins réels. Les forcer à s’éteindre complètement annule cette régulation intelligente et génère une surconsommation évitable.

Des composants qui s’abîment sans fonctionnement

Le compresseur constitue le cœur de votre pompe à chaleur. Ce composant coûteux nécessite une circulation permanente d’huile pour lubrifier ses pièces mécaniques. Sans fonctionnement régulier, cette huile stagne et le compresseur s’encrasse progressivement. Au redémarrage, les frottements à sec accélèrent l’usure et peuvent provoquer une panne prématurée.

Le fluide frigorigène doit également circuler en continu dans le circuit de votre installation. Une immobilisation prolongée perturbe son équilibre thermodynamique et complique son bon fonctionnement lors de la remise en route. Les risques de dysfonctionnement augmentent proportionnellement à la durée d’arrêt.

Remplacer un compresseur défaillant représente une intervention lourde qui coûte entre 1500€ et 3000€ selon les modèles. Cette dépense dépasse largement les quelques euros que vous pensiez économiser en éteignant votre PAC pendant quelques semaines.

Comment fonctionne une pompe à chaleur par grand froid

Efficacité jusqu’à des températures très basses

Les pompes à chaleur modernes sont spécifiquement conçues pour fonctionner en hiver. Même par températures négatives, l’air extérieur contient des calories que votre PAC peut capter et transformer en chaleur pour votre logement. Cette capacité défie l’intuition mais repose sur des principes thermodynamiques éprouvés.

La plupart des modèles standard assurent un chauffage efficace jusqu’à -7°C. Les pompes à chaleur grand froid, équipées de technologies avancées comme l’EVI ou le Zubadan, maintiennent leurs performances jusqu’à -20°C ou même -25°C selon les fabricants. Ces températures extrêmes restent exceptionnelles dans l’immense majorité des régions françaises.

Le coefficient de performance (COP) diminue naturellement lorsque le mercure descend. Une PAC affichant un COP de 4 en conditions normales peut voir ce ratio baisser vers 2 ou 2,5 par grand froid. La consommation électrique augmente donc en hiver, mais votre installation continue de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Aucune raison valable de l’éteindre.

Le dégivrage automatique en action

Le givre peut se former sur l’unité extérieure lorsque l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur devient important. Cette condensation gelée obstrue les bouches d’évacuation et réduit temporairement les performances de l’équipement. Pas d’inquiétude, votre PAC gère ce phénomène de manière autonome.

Le système de dégivrage automatique se déclenche dès la détection de givre. Pendant quelques minutes, la pompe inverse son cycle pour faire fondre la glace accumulée. Vous constaterez une légère augmentation de la consommation pendant cette phase, ainsi qu’un possible souffle d’air frais par les ventilo-convecteurs dans le cas d’une PAC air-air.

Ce processus fait partie du fonctionnement normal de votre installation hivernale. Il ne constitue ni une panne ni un dysfonctionnement. Une fois le cycle de dégivrage terminé, votre pompe reprend instantanément son fonctionnement standard avec son rendement habituel.

Les bons réflexes pour économiser sans éteindre

Baisser la température de consigne plutôt que tout couper

Vous partez en vacances pendant l’hiver et l’idée d’éteindre votre PAC vous traverse l’esprit ? Optez plutôt pour une température de consigne réduite entre 12°C et 16°C. Votre installation maintiendra ce seuil minimal sans sollicitation excessive et vous retrouverez un logement tempéré à votre retour.

Cette approche présente trois avantages concrets. Elle évite le risque de gel des canalisations d’eau qui peut survenir dans un logement non chauffé en cas de vague de froid. Elle préserve la longévité de vos composants en maintenant leur circulation. Elle limite drastiquement la facture de redémarrage puisque votre PAC n’aura qu’à remonter de quelques degrés au lieu de repartir de zéro.

Les thermostats connectés modernes facilitent ce réglage à distance. Vous pouvez abaisser la consigne avant votre départ puis programmer une remontée progressive 24 heures avant votre retour. Votre logement retrouve sa température de confort sans pic de consommation.

Utiliser les modes intégrés à votre PAC

Les fabricants ont anticipé vos besoins d’optimisation. La majorité des pompes à chaleur récentes proposent des modes de fonctionnement spécifiques : mode éco, mode nuit, mode vacances ou mode hiver. Ces programmes ajustent automatiquement la puissance et la température selon votre situation.

Le mode vacances réduit la température à un niveau de sécurité prédéfini tout en maintenant le système actif. Le mode éco privilégie les économies d’énergie en lissant les variations de température sur des plages horaires plus longues. Le mode nuit diminue légèrement la consigne pendant votre sommeil sans compromettre votre confort.

Prenez le temps de consulter la notice de votre équipement ou de contacter votre installateur pour activer ces fonctionnalités. Beaucoup de propriétaires ignorent leur existence alors qu’elles permettent de réduire la consommation de 10% à 15% sans aucun effort ni risque pour le matériel.

Maintenir un bon entretien

Une pompe à chaleur bien entretenue fonctionne de manière optimale en hiver. L’entretien bisannuel est d’ailleurs obligatoire depuis 2020 pour les installations de plus de 4 kW. Un professionnel qualifié vérifie l’étanchéité du circuit frigorifique, contrôle le compresseur, nettoie les filtres et optimise les réglages.

Entre deux visites techniques, quelques gestes simples prolongent les performances de votre PAC. Dégagez régulièrement l’unité extérieure des feuilles mortes, branches ou neige qui pourraient obstruer les entrées d’air. Nettoyez les filtres intérieurs tous les deux mois environ. Vérifiez que rien ne bloque la circulation d’air autour des ventilo-convecteurs.

Un système bien entretenu consomme moins, dure plus longtemps et maintient un rendement élevé même par températures négatives. Ces quelques précautions valent mieux qu’un arrêt complet qui mettrait en péril l’ensemble de votre installation.

Les seuls cas où éteindre est envisageable

Absence très prolongée en plein hiver

Si vous quittez votre logement pour plus d’un mois durant la période hivernale, la question de l’extinction peut se poser différemment. Dans les régions où les températures restent douces (supérieures à 5°C en moyenne), un arrêt complet devient techniquement possible.

Attention toutefois aux risques spécifiques. Une maison non chauffée pendant plusieurs semaines peut subir des dégâts liés au gel si une vague de froid survient. Les canalisations d’eau, même vidangées, conservent parfois des poches d’humidité susceptibles de geler et de provoquer des fissures coûteuses.

La prudence recommande plutôt de maintenir une température minimale de hors gel autour de 8°C à 10°C, même pour une absence de longue durée. La surconsommation au redémarrage et les risques matériels dépassent généralement les économies réalisées pendant l’arrêt.

Dysfonctionnement technique majeur

En cas de panne avérée, de fuite de fluide frigorigène détectée ou de bruit anormal persistant, la mise hors tension s’impose effectivement. Vous protégez ainsi votre installation d’une aggravation des dégâts en attendant l’intervention d’un chauffagiste qualifié.

Coupez l’alimentation électrique au niveau du disjoncteur dédié à la pompe à chaleur. Notez précisément les symptômes observés (codes erreur affichés, sons inhabituels, comportements anormaux) pour faciliter le diagnostic du professionnel. Ne tentez jamais de réparer vous-même un circuit frigorifique sous pression.

Contactez rapidement votre installateur ou un technicien certifié. Plus l’intervention sera précoce, moins les risques de dommages collatéraux seront importants. Dans cette situation exceptionnelle, l’arrêt temporaire protège votre équipement plutôt qu’il ne lui nuit.

En résumé

Votre pompe à chaleur est conçue pour fonctionner en continu, hiver comme été. L’éteindre génère une surconsommation au redémarrage, abîme le compresseur et le circuit frigorifique, et compromet votre confort thermique. Privilégiez toujours les réglages de température adaptés et les modes économiques intégrés plutôt qu’un arrêt total qui vous coûtera plus cher qu’il ne vous rapporte.

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koessler.buisness@gmail.com
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