Quel pays a le plus de centrales nucléaires au monde ?

Les États-Unis dominent largement le classement mondial avec 94 réacteurs nucléaires en activité, soit près d’un tiers de la production nucléaire planétaire. La France arrive en deuxième position avec 57 réacteurs, talonnée par la Chine qui affiche le même nombre mais poursuit une expansion sans précédent. Au total, 31 pays exploitent aujourd’hui 417 réacteurs nucléaires, mais cinq nations concentrent à elles seules les deux tiers de la capacité mondiale.

Les États-Unis, leader mondial incontesté

Avec 94 réacteurs opérationnels répartis sur 28 États, les États-Unis possèdent le plus grand parc nucléaire de la planète. Cette infrastructure génère une puissance totale de 97 gigawatts, permettant de produire environ 790 TWh d’électricité par an.

Le nucléaire représente 19% de la production électrique américaine et près de 30% de la production nucléaire mondiale. Cette domination s’explique par un développement précoce dès les années 1950, avec la mise en service de la centrale de Shippingport en Pennsylvanie.

La Nuclear Regulatory Commission (NRC) supervise l’ensemble du parc américain. Sa certification est particulièrement recherchée car elle ouvre non seulement le marché américain, mais est également reconnue par plusieurs pays comme la Chine ou l’Inde.

La France, deuxième puissance nucléaire

L’Hexagone occupe fermement la deuxième place mondiale avec 57 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites. La capacité totale atteint 63 gigawatts, produisant environ 360 TWh annuels.

La particularité française tient à la place du nucléaire dans son mix énergétique : 65% de l’électricité nationale provient de l’atome. Aucun autre grand pays industrialisé n’affiche une telle proportion.

Ce choix stratégique remonte au choc pétrolier des années 1970. Pour renforcer son indépendance énergétique, la France a alors lancé la construction massive de 53 réacteurs. Aujourd’hui, EDF exploite l’intégralité du parc sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

La France dispose également d’infrastructures uniques comme l’usine de retraitement de La Hague et l’usine Melox de production de combustible MOX à Marcoule.

La Chine, une montée en puissance spectaculaire

La Chine égale désormais la France avec 57 réacteurs nucléaires en exploitation, pour une capacité légèrement inférieure de 55 gigawatts. Ces installations ont produit 433 TWh en 2023, soit environ 5% de la production électrique du pays.

Mais le véritable potentiel chinois se mesure à ses ambitions : 28 réacteurs supplémentaires sont actuellement en construction, soit près de la moitié des projets mondiaux. À ce rythme, la Chine devrait devenir le premier parc nucléaire mondial d’ici quelques années.

Pékin collabore avec plusieurs partenaires internationaux (France, Canada, Russie) pour acquérir et développer ses technologies. Les ingénieurs chinois adaptent également des réacteurs étrangers pour les produire localement, comme le Hualong One ou le CAP1400.

Le nucléaire reste marginal dans le mix électrique chinois (5%), mais cette part devrait augmenter significativement avec l’objectif de 70 GW de capacité d’ici 2025.

Russie et Corée du Sud complètent le Top 5

La Russie exploite 36 réacteurs nucléaires sur l’ensemble de son territoire, générant une puissance de 27 gigawatts. Quatre réacteurs supplémentaires sont en construction.

Moscou se distingue surtout comme le premier fournisseur mondial de technologies nucléaires. Les réacteurs russes de type VVER équipent de nombreux pays, et la Russie construit des centrales en Turquie, en Biélorussie ou au Bangladesh.

La Corée du Sud compte 26 réacteurs d’une capacité totale de 23 gigawatts, produisant environ 26% de son électricité. Le pays s’est forgé une expertise reconnue avec son réacteur APR-1400, exporté aux Émirats arabes unis et en République tchèque.

Cette position s’explique par une stratégie de réduction de la dépendance aux énergies fossiles importées, couplée à une volonté de sécurité énergétique.

Répartition mondiale du parc nucléaire

Au total, 31 pays produisent de l’électricité nucléaire, exploitant 417 réacteurs opérationnels selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La puissance cumulée mondiale s’élève à 377 gigawatts.

La concentration géographique est frappante : cinq pays seulement (États-Unis, France, Chine, Japon, Russie) représentent 66% de la capacité mondiale. L’essentiel des installations se trouve en Asie, en Amérique du Nord et en Europe.

Le nucléaire a produit 2 699 TWh en 2023, soit environ 9% de l’électricité mondiale. Cela en fait la deuxième source d’électricité bas carbone après l’hydroélectricité, et la quatrième toutes filières confondues.

58 réacteurs supplémentaires sont actuellement en construction dans le monde, dont la majorité en Asie. Plus de 100 projets sont à l’étude, témoignant d’un regain d’intérêt pour cette énergie dans le contexte de la transition énergétique.

Comprendre les différences entre les parcs

Le nombre de réacteurs ne suffit pas à évaluer la puissance d’un pays. La capacité de production varie selon le type et la génération des réacteurs.

La France possède le même nombre de réacteurs que la Chine, mais sa capacité reste supérieure (63 GW contre 55 GW). Les réacteurs américains, bien que moins nombreux que ceux des deux autres pays combinés, génèrent 97 GW grâce à des installations plus puissantes.

La part du nucléaire dans le mix électrique diffère également radicalement. La France tire 65% de son électricité de l’atome, contre 19% aux États-Unis et seulement 5% en Chine. La Slovaquie (61%), l’Ukraine (55%) ou la Belgique (46%) affichent aussi des proportions élevées.

Certains pays comme l’Allemagne ont achevé leur sortie du nucléaire en 2023, tandis que d’autres comme la Finlande ou le Royaume-Uni lancent de nouveaux projets. Les dynamiques nationales varient selon les priorités énergétiques, les contraintes géographiques et les choix politiques.

Les États-Unis conservent leur leadership mondial avec près de 100 réacteurs, mais la Chine bouleverse l’équilibre avec une expansion massive. La France maintient sa position de deuxième producteur mondial, tout en restant le pays le plus dépendant de l’atome pour son électricité. Cette répartition mondiale reflète des stratégies énergétiques divergentes, entre pays qui misent sur le nucléaire pour décarboner leur production et ceux qui s’en détournent progressivement.

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koessler.buisness@gmail.com
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